Le recul du nouveau contrôle technique, une avancée pour « les gilets jaunes »

Au cours du dernier trimestre de l’année 2018, les « gilets jaunes » se sont emparés de la France pour faire entendre leur mécontentement et leurs revendications. À l’origine du mouvement, l’entrée en vigueur programmée de la taxe sur les carburants qui aurait dû faire grimper le prix à la pompe de l’essence et du diesel. Au fil des jours (et des week-ends de manifestations), les revendications des « gilets jaunes » se sont élargies avec, en toile de fond, le coût de l’utilisation quotidienne de la voiture. Face à l’ampleur du mouvement (et la violence de certains participants), le gouvernement français a décidé de revoir sa copie. Parmi les mesures annoncées, le report pour 6 mois de la date d’entrée en vigueur du nouveau contrôle technique.

 

Nouveau contrôle technique : en quoi consiste-t-il ?

Initialement prévu pour le 1er janvier 2019, le nouveau contrôle technique englobe toute une série de mesures destinées à traquer les véhicules polluants. À des fins écologiques (la mesure s’inscrit dans la loi de transition énergétique), le nouveau contrôle technique durcit la réglementation (et les contrôles) en matière de pollution automobile, avec notamment une analyse plus approfondie de l’opacité des fumées évacuées par le pot d’échappement des véhicules. Il instaure également un 3e niveau de défaillance (défaillance critique) avec l’immobilisation quasi immédiate du véhicule concerné. Rappelons également que le nombre de points de contrôle et le nombre de « défaillances » augmentent eux aussi.

 

Quel impact pour les automobilistes ?

L’annonce du report du nouveau contrôle technique n’a eu qu’un impact très limité sur les automobilistes et sur les « gilets jaunes ». À moins de nouvelles adaptations plus justes, cette mesure ne fait que retarder l’échéance pour tous les propriétaires d’un véhicule qui auront à passer un contrôle technique dans la 2e moitié de l’année 2019 (et au-delà). D’après l’OTC (Organisme Technique Central), près de 9 millions de véhicules diesel polluants pourraient être contraints d’effectuer une contre-visite avec l’obligation de mettre en place une solution de dépollution. Le coût de ces solutions varie entre 1 000 et 2 000 € pour la plupart, un coût qui risque d’accroître considérablement le budget voiture des plus modestes. En guise d’alternative, le gouvernement a souhaité encourager les automobilistes à s’orienter vers des véhicules électriques moins polluants, via le versement de primes. Reste que le coût d’achat de ces véhicules électriques est largement supérieur au budget dont disposent les ménages qui circulent au volant de vieux véhicules polluants.